Entrevue des Méconnus pour « Hertz »
« Hertz » au Festival Fringe : cinq questions à Maison Corbeau
Un silence gagne rapidement le public qui s’était rassemblé pour assister au Fringe-For-All, un événement où chaque compagnie locale avait deux minutes pour mettre en valeur son spectacle. Un silence surprenant considérant la foule exaltée, éclectique, mais surtout révélateur du talent des comédiens de Hertz qui ont rapidement capté l’attention avec leur prestation des plus notables – si bien qu’on a pu entendre l’animateur s’exclamer. Déjà avant de monter sur les planches pour la première le 12 juin prochain, cette pièce de théâtre, qui portera sur le projet Bluebird commandé par la CIA, est en grande demande. La directrice artistique de Maison Corbeau, Mélissa Cardona, a gentiment accepté de nous en dire davantage.
Qu’est-ce que cela représente pour Maison Corbeau de se produire sur les scènes du Festival FRINGE avec Hertz ?
C’est la première fois qu’on va se produire pour le FRINGE ! Il s’agit vraiment d’une très belle expérience pour nous étant donné qu’on a un beau produit où l’histoire est interreliée avec les trames musicales. On avait envie de jouer dans un théâtre, de laisser le côté immersif propre à Maison Corbeau, et d’être sur les scènes pour essayer notre matériel.
D’où est venue l’inspiration pour ce projet et comment l’avez-vous perfectionné par la suite ?
On a procédé par une recherche : il y a des tests qui ont été faits sur des sujets humains, des cobayes, pour le projet Bluebird orchestré par la CIA. Ils avaient pour fonction de voir comment les humains réagissaient à différents stimuli. D’ailleurs, c’est par ce processus que le LSD a été découvert. Plus tard, ce projet est devenu celui de MK-Ultra qu’on connaît aujourd’hui justement parce que c’était le plus important au niveau de la manipulation des gens, des cerveaux. On voulait savoir s’il y avait des faits par rapport aux stimuli sonores auxquels les gens étaient soumis pour engendrer diverses réactions. Le fil conducteur de Hertz est ce contact avec le son qu’on a amené dans un lieu tabou, un peu étrange, où règnent des gens aux mandats louches afin d’avoir le contrôle.
On a travaillé pendant six mois ! On a commencé à cogiter sur le texte qui a été écrit par Mathieu Bibeau Leblanc. C’est sa première œuvre théâtrale qu’on a décidé de mettre en scène cette année. On a dû opérer rapidement, rassembler l’équipe, soit Marion Van Bogaert Nolasco, Annie Kim Thériault, Martin Lebrun, Alexandre Larouche, Laurie Blanchette et Mathieu Lepage. On a une belle ressource de gens en musique parce que tout tourne autour du son et de ses possibilités de distorsion qui peuvent affecter les gens.
En quoi Hertz est-elle une pièce de théâtre originale ?
Le FRINGE est reconnu pour être très exubérant et coloré. Pour notre part, c’est le côté vintage qui nous distingue puisque Maison Corbeau fait toujours des trucs se déroulant entre les années 20 et 60. Il s’agit d’un texte original, qui a aussi une saveur vintage, qui exploite la musique dans un univers qui n’a rien des comédies musicales. Ce n’est pas une comédie musicale, en fait, mais un spectacle grinçant !
Quelles sont les réactions que vous attendez chez le public ?
Bien sûr, on attend des réactions ! Comme il s’agit du son qui a un impact sur l’être humain, on souhaite fortement que notre public soit du lot. On a beaucoup travaillé à ce que les sons entendus perturbent l’audience. Donc, ils sont en quelque sorte notre laboratoire ! Une mise en abyme ! Au Fringe-For-All, nous avons eu une superbe écoute quand les comédiens de Hertz se sont mis à chanter. Notre troupe détonne et on espère la même magie pour le spectacle au complet !
Avez-vous des projets au cours de la prochaine année ?
On se concentre sur Hertz !
– Propos recueillis par Vanessa Courville
Dans le cadre du Festival FRINGE, la pièce Hertz est jouée le 12 juin à 19h45, le 14 juin à 23h15, le 15 juin à 18h00, le 18 juin à 20h00, le 19 juin à 23h30 et le 21 juin à 17h15.
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