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Article sur la relève théâtrale


Annie Kim Thériault (photo : François Godard)

Les jeunes artistes nouvellement gradués face à la situation de crise dans le monde théâtral

par Yves Rousseau

Le monde théâtral traverse actuellement une période difficile. D'abord le niveau de fréquentation des spectacles est en chute libre depuis plusieurs années avec une baisse record de 11 % pour 2011 (selon le CQT). Ensuite, plusieurs compagnies rapportent que certaines de leurs subventions seront carrément coupées pour la saison 2013-2014 (surtout au niveau fédéral...) alors que ces subsides étaient déjà depuis longtemps largement insuffisants. C'est un contexte qui oblige plusieurs institutions en situation financière très précaire, à couper dans le nombre de spectacles et à réduire le nombre de « rôles » ainsi que les budgets des concepteurs (décors, costumes, etc.). Alors que ceux qui sont déjà en place jouent déjà des coudes pour essayer de survivre (avec des cachets souvent minables), les écoles de théâtre produisent un nombre sans cesse croissant de finissants qui arrivent dans un univers de portes fermées.

Loin de se décourager, les derniers diplômés appartenant encore à la génération Y se mêlent à ceux qui sont les premiers représentant la génération Z, et ensemble ces jeunes artistes créent toutes une variété de formules théâtrales conviviales et accessibles. Ces dernières forment des espaces d'expressions qui deviennent un lieu de solidarité où les jeunes créateurs monopolisés par des emplois alimentaires de survie , peuvent néanmoins continuer à garder pieds dans le milieu tout en poursuivant leur croissance. On voit ainsi poindre de nombreuses soirées surtout axées sur la courte forme (plus faciles à gérer avec un horaire surchargé). Ces événements à petit budget sont souvent tenus dans des lieux non théâtraux afin de contourner le coût faramineux de la location des salles de théâtre.

Ces spectacles permettent de tester du matériel nouveau, tout en jouant un rôle de tremplin en permettant à des artisans de se faire connaître. Ces compagnies de théâtre inévitablement ancrées profondément dans leur communauté jouent à fond la carte de la convivialité, de l'accessibilité en développant avec leur public, un partenariat générant un sentiment d'appartenance. Les spectateurs sont recrutés un par un, par le biais des médias sociaux, où par le truchement des réseaux naturels de solidarité sociale. En donnant un visage chaleureux, humble sympathique et humain au théâtre, ces jeunes compagnies arrivent à attirer dans leur salle un public nouveau (et non répertorié dans les statistiques), contrairement à de nombreux théâtres institutionnels et subventionnés, qui échouent cette tâche lamentablement...

Ces soirées de la relève présentent évidemment des opuscules de valeur inégale, ce qui est parfaitement normal, puisqu'il s'agit de lieux d'essais. Le dernier de ces évènements visité est celui du Théâtre du Cerisier (10 mai), qui organise dans les bars et restaurants des soirées de lecture de contes Kamishibaï (histoires accompagnées de planches illustrées). Parmi les écrits de la soirée, on remarquait celui du jeune dramaturge Guillaume Thériault. Ce texte intitulé Le Pigeon, est un conte fantastique dans lequel un être quitte l'espace asphyxié de son temps ultime pour s'évader sur les ailes d'une libératrice surréalité. Ce fut rendu avec humour, sensibilité et espiègle candeur par Annie Kim Thériault (sur la photo), une comédienne qui semble démontrer des aptitudes particulières pour le théâtre jeunesse.

Tout cela est à suivre de très près!

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